La tête porte deux
ossicônes, des appendices osseux recouverts de peau. Les
ossicônes des femelles sont couverts d'une touffe de poils tandis que ceux des mâles en sont pratiquement dépourvues après quelques combats. Les mâles développent parfois en plus des dépôts de calcium sur leur crâne qui finissent par donner l'impression qu'un troisième ossicône est présent.
Lorsqu'elle court, elle va à l'
amble, à l'instar du
chameau ou de l'
ours, c'est-à-dire qu'elle lève ensemble les deux pieds du même côté. En vitesse de croisière, elle court à 15 km/h mais peut accélérer à 55 km/h en prenant un curieux galop. Les pattes avant se lèvent ensemble mais largement écartées pour éviter que ses sabots s'entrechoquent.
Son galop particulier est facilité par son long cou qui balance et crée l'équilibre, grâce à un petit muscle spécial qui le tire en avant.
La girafe se nourrit de feuilles d'arbre très nutritives, essentiellement des
légumineuses, riches en sels minéraux car la girafe a besoin de 20 g/jour de calcium
. Elle peut occasionnellement se nourrir de fleurs, fruits, graines ou cosses. Sa consommation quotidienne va de 7 kg (nourriture rare) à 70 kg (nourriture abondante). Elle ne se nourrit ou ne s'abreuve au sol qu'en écartant les pattes de devant ou en pliant les genoux, après avoir bien inspecté les alentours. Elle lève souvent la tête entre deux gorgées lorsqu'elle est dans cette posture périlleuse, mais elle trouve l'essentiel de ses besoins en eau dans la nourriture et ne va boire que tous les 2 à 3 jours.
Les
acacias de la savane ont atteint des tailles leur permettant d'échapper aux zèbres et aux antilopes, mais leurs feuilles les plus tendres poussent entre 2 et 6 mètres, ce qui constitue pour la girafe la hauteur idéale et sa niche alimentaire.
Sa langue noire et préhensile est la plus puissante, la plus coriace et la plus longue (55 cm) parmi les ongulés. Elle peut l'allonger pour atteindre les pousses les plus tendres entre les barrières d'épines d'acacias.
La girafe n'a pas d'incisives à la mâchoire supérieure. Elle saisit donc les pousses d'acacias avec sa langue, puis les guide entre ses lèvres, referme la bouche et tire la tête en arrière pour racler les feuilles grâce à ses dents du bas.Certains acacias (
Acacia drepanolobium) se défendent en hébergeant dans des galles des
fourmis agressives du genre
Crematogaster,
à la morsure cuisante pour la bouche et les lèvres des girafes. Les acacias broutés émettent plus de
nectar servant de nourriture à ces fourmis ainsi qu'une
hormone végétale de stress qui prévient en quelque sorte les acacias voisins d'une agression. Ces derniers augmentent leur production de
tanin, qui rend les feuilles plus amères et moins appétissantes pour la girafe, laquelle s'éloigne alors pour aller brouter plus loin. Cette boucle de rétroaction expliquerait que les girafes et les
éléphants n'ont jamais surexploité les acacias.
Le grand mâle parcourt les pâtures des femelles pour trouver une partenaire. Il tente de dominer ses rivaux en leur coupant le passage et en dressant sa tête le plus haut possible. Le combat éclate lorsqu'un rival refuse de baisser la tête, de laisser le passage, ou fronce la lèvre en sa présence.
Dans les combats de girafes, les mâles utilisent leur tête comme une massue, qui est lourde, cornue et bosselée. Ses
ossicônes sont massifs et durs comme de l'
ivoire et sur son front pousse une excroissance osseuse, la corne médiane.
Les deux mâles se cognent jusqu'à ce que l'un d'eux abandonne. La tête d'un mâle de 15 ans pèse 10 kg de plus que celle d'un jeune adulte de 7 ans, ce qui lui permet de gagner à tous les coups, mais le perdant est rarement tué et ils ne se battent jamais à coups de sabots.
Une fois qu'un mâle a conquis une femelle, ses amours sont caressantes et paisibles, avec beaucoup de coups de langues.
La girafe peut commencer à mettre bas dès l'âge de 5 ans. La gestation dure environ 15 mois. La mise bas s'effectue debout et le girafon tombe de près de deux mètres de haut. Il y a des risques que le girafon meure à la naissance, car en tombant il peut se blesser, et notamment se briser la nuque, même si cela reste rare. La girafe ne met au monde qu'un seul petit, rarement deux.
À la naissance, le girafon mesure 2 mètres pour un poids variant de 40 à 80 kg. Les jambes sont plus longues que le cou et sortent les premières. Le cou est proportionnellement moins long que celui des adultes. Sur la tête, deux touffes de poils noirs recouvrent les cartilages des futurs
ossicônes, qui se souderont avec les os du crâne. Il s'agit de l'un des rares animaux dont les appendices crâniens existent dès la naissance.
La girafe n'adopte son petit que s'il est capable de se tenir rapidement debout (généralement au bout de 15 minutes) et de stimuler la
lactation. Au bout d'une heure, il doit tenir sur ses pattes pour atteindre les mamelles de sa mère où il pourra se nourrir d'un lait très gras. Dans le cas contraire, elle l'abandonne ou même le tue.
La mère se fait comprendre de son petit en le caressant avec le bout de son museau. Elle l'incite ainsi à la suivre et à la téter, créant ainsi le lien maternel.
Le girafon grandit de 1 mètre durant la première année de sa vie. À six mois, il approche les 3 mètres et à 7 ans, il aura sa taille d'adulte avec un minimum de 5 mètres.Le sevrage intervient au bout de 12 à 16 mois mais le girafon peut rester avec sa mère jusqu'à l'âge de 2 ans et demi. Après cette période, il est gardé dans une « nurserie » qui permet à sa mère d'aller s'alimenter. La maturité sexuelle est acquise au bout de 3 à 4 ans pour un girafon femelle, et 4 à 5 ans pour un mâle.
Adulte et en bonne santé la girafe n'a à craindre que le lion. Elle le voit approcher de loin et peut d'une ruade lui briser le crâne ou les côtes. Par contre les jeunes qui échappent à la surveillance de leur mère ou isolés du troupeau et les sujets affaiblis par la vieillesse, la maladie ou une blessure, peuvent être la proie de prédateurs comme les lions, les
hyènes rayées, les
hyènes tachetées, les
léopards ou les
lycaons. C'est ainsi que trois girafons sur quatre se font tuer avant l'âge de trois mois. Aux points d'eau, les girafons peuvent aussi être victimes des
crocodiles.
La girafe est chassée pour sa viande et sa peau. Elle fut tuée aussi pour sa queue, utilisée comme monnaie primitive ou symbole d'autorité. En plus de ce
braconnage, elle est menacée par la destruction de son habitat, notamment dans le
Sahel où la déforestation est répandue. La population des girafes d'
Afrique occidentale a baissé fortement dans les décennies récentes. D'autre part, les populations de l'
Afrique de l'Est et de l'
Afrique australe sont stables, et dans certaines régions elles ont même augmenté. La girafe est une espèce protégée dans la plupart des pays correspondant à son aire de répartition.
On a estimé que la population totale des girafes représente 110 000 et 150 000 animaux. Les plus grandes populations nationales se trouvent au
Kenya (45 000), en
Tanzanie (30 000) et au
Botswana (12 000).